Salon du livre 2013… quelques retours

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33eme salon du livre ParisUn Salon du livre encore très largement dominé par la question du numérique…

 

A noter la présentation des résultats d’une étude internationale commandée par le Ministère de la Culture à IDATE.

 

  • On y apprend notamment que le marché du livre numérique en France est encore très faible (entre 1 et 2% du CA de l’édition), sans doute en raison d’un maillage relativement dense du territoire en librairies, ce qui n’est pas le cas par exemple aux USA où le marché du livre numérique y représente environ 25%. On peut sans doute mesurer là les effets de la loi Lang sur le Prix unique du livre…
  • La France dispose encore d’assez peu de retours d’usage sur le numérique lui permettant d’arrêter des choix stratégiques. Néanmoins, on constate que l’usage du numérique renforce le lien entre les usagers et leurs bibliothèques, ces dernières étant aujourd’hui environ 200 sur le territoire à proposer du livre numérique et/ou des supports de lecture (tablettes, liseuses).
  • Intéressant également de noter que la France est, parmi les pays observés, le pays où l’offre éditoriale numérique est la plus large. On notera cependant que les relations entre éditeurs et bibliothèques ne sont stabilisées nulle part, que le modèle de téléchargement avec DRM reste le modèle dominant, sauf en France où le modèle de consultation en ligne est aussi proposé.

 

Les termes d’une négociation entre les acteurs de la chaîne du livre sont « sur la table » : recommandations de l’association CAREL(Voir le document {docs}recommandations-pour-le-livre-numerique-en-bibliotheque-publique-par-le-reseau-carel{/docs} PDF - 31 Ko), principe de liberté commerciale, attentes des bibliothèques et de leurs collectivités de tutelle, développement de plateformes et/ou solutions innovantes, modèles d’offres types etc.

 

Le Ministère réfléchit donc, au sein d’un groupe de travail ad hoc sur :

  • les technologies mises en œuvre : comment arriver à ce qu’un usager de bibliothèque puisse accéder de manière aisée à cette offre ? Si la question est pour partie résolue au niveau individuel avec des systèmes fermés de type Kobo (FNAC), Kindle (Amazon), qui cependant « enferment » le lecteur (client) dans cet univers, la question posée en bibliothèque est de toute autre nature car elle suppose une interconnexion avec leurs SIGB.
  • les problématiques juridiques : libraires et bibliothécaires doivent avoir accès à l’ensemble de l’offre des éditeurs. Or l’offre est aujourd’hui très compartimentée. En outre, qu’achète-t-on vraiment avec un livre numérique ? Un droit d’accès ou un bien, fût-il immatériel ?
  • le prix : les éditeurs craignent de voir voler en éclats le modèle économique du livre. Mais comment fixer un « juste » prix à ce qui par définition n’est pas rare et peut être démultiplié à l’infini ? Les DRM sont en quelque sorte des moyens de recréer de la rareté.

 

De toutes ces questions, il sera question dans les mois à venir et notamment lors du prochain Congrès de l’IFLA qui aura lieu en France en 2014.

 

Quelles perspectives dans les bibliothèques françaises ?

  • La réflexion en cours porte sur l’élaboration d’un modèle vertueux qui permettrait une intégration (par défaut) des librairies dans ce nouveau marché. L’idée est celle d’un Hub permettant une opérabilité pour les libraires et les bibliothécaires, en d’autres termes, le recours à un opérateur transversal dénommé « tiers de confiance ». Car, après l’échec du projet 1001 libraires,  de plateforme unique, il n’est définitivement plus question, reléguée au rang des utopies ! L’association libraire/bibliothèque demeure en tout cas un enjeu essentiel.
  • Par ailleurs, les BDP, comme d’ailleurs les EPCI,  pourraient se voir confier un rôle spécifique dans la diffusion des ressources numériques. Leur présence forte dans chaque département et la montée en puissance des regroupements intercommunaux font émerger des interlocuteurs nouveaux qui tendent à se substituer à l’échelon communal.

 

A retenir en conclusion qu’en tout état de cause, il ne devrait pas y avoir de concurrence entre le numérique et le papier ; ce sont des vies et des temps différents, voire complémentaires, de la vie du livre.